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Libération
Critique

L'ai-je bien descendu ?

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publié le 26 juin 2001 à 1h22

Avec la fin de la saison théâtrale fleurissent les travaux d'élèves des écoles d'acteurs. Invité à intervenir à l'Erac (Ecole régionale d'acteurs de Cannes) auprès des comédiens sortants, le metteur en scène Georges Lavaudant a débordé le cadre de la scène à passer ­ où chacun se fera voir sous son meilleur jour ­ pour offrir au groupe un véritable parcours dramaturgique, intitulé Quatre à quatre (théâtre des matières), entre différents textes contemporains. Les spectateurs se déplacent d'un espace à l'autre, dans le vaste cadre des ateliers Berthier, pour découvrir à chaque fois un nouvel univers. Celui par exemple d'Antonio Lobo Antunes, ancien psychiatre devenu romancier et assurément l'un des meilleurs auteurs portugais contemporains, dont l'oeuvre dense et sarcastique entremêle les traumatismes obsessionnels d'une nation et d'un homme (sorte de double d'Antunes) marqués par les défaites passées, celle notamment de la guerre d'Angola. Exercice difficile pour des jeunes gens d'autant que ces textes hantés par la mort ne sont pas dramaturgiques: ils les disent quasi immobiles, filles et garçons séparés, dans un décor minimal, et ainsi la parole du romancier se détache nettement. C'est le moment le plus réussi de la proposition. On les voit aussi à l'oeuvre, pleins d'énergie, dans un extrait de Phaedra's Love, la première pièce de Sarah Kane, et dans des textes à l'humour critique de Rodrigo Garcia. Curieusement, ce sont les parties les plus à la sauce Lavaudant, avec musiq