Que reste-t-il de la bataille de Paris, élection capitale à un an des présidentielles 2002? Le triomphe de Delanoë et (ou) de sa fausse modestie. Un écho. Celui du tintement des clefs de la ville confiées aux forces de gauche, longtemps après les Communards. Et des chicaneries d'usage que l'enjeu a transformées en échauffourées fatales pour certains états-majors. On retiendra aussi et surtout le sacre de la caméra DV comme outil de confessions politiques. L'oeil numérique d'Yves Jeuland, jeune réalisateur inconnu du grand public et de sa profession, s'est immiscé très tôt dans la bagarre. Dès le 17 juin 1999, il a misé sur la bonne distribution. Celle susceptible d'apporter du piquant à la comédie-dramatique qui débutait avec l'annonce de la candidature de Jean Tiberi. Le réalisateur promet alors aux belligérants (une poignée de très bons acteurs, ceux de complément sont bien souvent les meilleurs) de ne diffuser aucune image avant l'issue du scrutin. Les témoignages de leur engagement n'en seront que plus croustillants. Réunies, triées en fonction de leur aspect burlesque ou pathétique, les saynètes composent un documentaire hilarant, proche (parfois trop) de la fiction, de la politique-fiction...
«On n'a pas voulu faire un film sur la campagne, mais sur la comédie du pouvoir à Paris», insistait Yves Jeuland (Libération du 18/04/2001), soucieux de ne pas écorner la crédibilité des candidats et de leurs entourages. Après sa diffusion sur Canal +, ce film, programmé en exclusi