Dans le cadre du «Cinéma au clair de lune», l'Institut culturel italien présente ce soir le Bal (1983) d'Ettore Scola, adapté d'un spectacle du Théâtre du Campagnol. Cinquante ans d'histoire de France, du musette au disco, une vingtaine d'acteurs, des musiques de tous les styles et, surtout, pas un mot de prononcé. C'est le pari du Bal. C'est sa force et sa réussite. Les personnages changent de vêtements, d'âge et de passions au gré des époques mais demeurent les mêmes. A l'image de ce couple timide qui se reforme sans cesse en dansant la valse, le rock, le cha-cha-cha ou le disco. Devant nos yeux, c'est toute la comédie sociale qui défile. Les petites mesquineries, les accès de courage, les hasards de la vie, le petit rien à quoi tient une rencontre, un échec. Nous en prenons conscience en les regardant vivre en vase clos, comme lorsque toutes les femmes refusent de danser avec un officier nazi ou qu'un type basané se fait casser la gueule sans que personne ne bouge. Les petites histoires rencontrent la grande, dans cette salle de bal qui porte tour à tour les couleurs du Front Populaire, de l'Occupation, de la Libération ou de Mai 68. La magie opère sans discontinuer jusqu'à ce que le particulier et l'universel se mêlent dans un tourbillon de musique.
Institut culturel italien. 50, rue de Varenne, 75007. M° Rue du Bac. Ce soir à 21h30. Projection gratuite du Bal et de la Nuit de Varennes, deux films d'Ettore Scola. Rens: 08 2000 75 75, www.mairie-paris.fr ou www.forumdesima