Avec son supplément de 80 pages, le Time Out de cette semaine donne le ton: l'événement de l'été à Londres, c'est le festival caribéen de Notting Hill. Pour la trente-septième année consécutive, la ville accueille ce week-end le plus grand carnaval au monde après Rio. La fête se prolonge jusqu'à lundi, jour férié en Angleterre. Notting Hill, qui sera alors bien différent du quartier décrit dans une récente superproduction hollywoodienne où Hugh Grant tient une librairie romantique (Coup de foudre à Notting Hill), sera envahi par les sound systems, mas (costumes et mascarades) et autres steel bands (percussions antillaises).
L'origine du carnaval remonte à l'époque de l'esclavage, dans l'île de Trinidad. A l'époque, les esclaves n'étaient pas autorisés à jouer d'un instrument de musique ou à s'habiller en costume, sauf à l'occasion de cette fête exceptionnelle où ils pouvaient «jouer aux maîtres», les parodier et les critiquer dans leurs chansons calypso. Ce sont les immigrés des communautés antillaises de Londres qui décidèrent en 1966 de recréer l'événement en Angleterre, afin d'affirmer leur identité culturelle. Depuis, le carnaval est devenu un gigantesque melting-pot festif, où se retrouvent toutes les communautés (Philippins, Brésiliens, Africains, etc.). Les senteurs épicées envahissent la rue, les chars défilent sur Portobello Road, et les good vibes se font presque entendre jusqu'à la City. Au programme: socca, calypso et reggae, mais aussi techno et surtout la nouvel