Sergio Leone est de retour sur l'écran dans la salle panoramique du Grand Action avec Et pour quelques dollars de plus (1965), deuxième épisode de sa célèbre trilogie «spaghetti». Le colonel Mortimer (Lee Van Cleef) et l'homme sans nom (Clint Eastwood) sont deux chasseurs de prime à la poursuite d'Indio (Gian Maria Volonte) et de sa bande. Traquant le même gibier, ils décident de s'associer pour le capturer lors de son prochain coup : l'attaque de la banque d'El Paso, réputée imprenable. Western d'une précision de maître, ce scénario tient le spectateur dans une tension constante. «A l'intérieur même du mécanisme que j'installe, je dois me surprendre», explique Leone sur sa méthode de travail. A chaque minute du film, tout semble possible. L'instant d'après, ce qui s'est produit apparaît pourtant d'une évidence aveuglante. Le cinéaste réussit le tour de force de réaliser un film entièrement nécessaire, où rien n'est jamais superflu. Pris dans cet engrenage, le spectateur ne peut que se laisser entraîner avec plaisir. Témoin fragile du parcours de ces hommes solitaires, la caméra épouse les éléments. Le temps semble se dilater ou s'accélérer au gré des séquences. La nature, âpre et brute, règne. Loin des clichés superficiels, l'Ouest de Leone est dès le départ un univers de violence assumée. Si le but originel de chacun ne peut être que la survie, un flash-back progressivement développé au cours du film approfondit les motivations des personnages, qui gagnent alors une autre
Critique
Le Grand Ouest sur grand écran
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par Clémence PARENTE
publié le 30 août 2001 à 0h30
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