Le christianisme, surtout le catholicisme romain, a structuré singulièrement le paysage et la vie quotidienne de la Corse pendant les quinze derniers siècles. Placée sous la protection de la Vierge par la Consulta d'Orezza en 1735, l'île a même fait du Dio vi salve Regina son hymne national. Cette emprise, qui a produit quelques-unes des plus belles oeuvres architecturales et artistiques insulaires, est l'objet d'une exposition du musée de la Corse, conduite par Philippe Pergola. Les premiers établissements chrétiens datent de l'arrivée, à la fin du Ve siècle, d'évêques chassés d'Afrique du Nord par l'invasion vandale. Puis de nombreux couvents franciscains s'installent à côté des villages, les frères mineurs se trouvant en phase avec la vie de misère des paysans insulaires. Un bout d'Histoire que l'on revisite ici par des fragments de mosaïque ou de chapiteau, des lampes de terre cuite, des peintures naïves ou ces étonnantes boîtes de mendiants dans lesquelles les nécessiteux baladaient des saints de bois sertis de verroteries colorées. Beaucoup de fouilles restent à faire qui pourraient enrichir cette histoire des survivances d'autres croyances religieuses dans l'île. D'autres devraient être reprises comme celle du beau site de Mariana, abandonné depuis trente-trois ans. Le commissaire de l'exposition, qui par ailleurs relance lui-même ce chantier, a choisi, lui, de resituer l'île dans son contexte en rassemblant au musée de la Corse d'autres belles pièces venues de divers
Critique
Ile de Beauté, île de piété
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publié le 11 septembre 2001 à 0h47
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