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Libération
Critique

La Sibérie à Die

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publié le 29 septembre 2001 à 0h58

«Siberia /En tu mirada/Siberia/En tu corazon/ Toda Siberia/Entre tu y yo» chante Manu Chao («La Sibérie dans ton regard, la Sibérie dans ton coeur, toute la Sibérie entre toi et moi»). Le festival Est-ouest de Die (Drôme) s'exile amoureusement cette année en Sibérie. Cette partie de Russie étant bien plus vaste que l'Europe, il serait vain de vouloir en faire le tour. Le festival a choisi de camper plus ou moins dans la région du Baïkal. Donc, d'Irkoutsk viendront le théâtre laboratoire du jeune et excellent Ivan Viripaev avec Ce qui me plaît, spectacle qui remue le couteau dans sa plaie et l'atelier théâtre d'Igor Livant, un fondu à la Jacques Prévert. Louis-Guy Paquette qui a déposé la moitié de son coeur sur l'autel du théâtre de la jeunesse de Tomsk (vieille ville sibérienne) offrira un Prologue à l'exil sur la trace des Décembristes avec une distribution russo-française. Il y a aura aussi du jazz avec le quartet Baïkal, de la musique traditionnelle bouriate, Ludmilla Chabaganova, Evguenia Fédorova et Zoïa Trofimova, trois chorégraphes sibériens. Mais encore des films dont le fantastique Tempête sur l'Asie de Poudovkine qui filma dans la région la dernière cérémonie du rituel bouddhiste Tsam. Comme toujours à Die, outres les expositions (des sculptures sur bois aux tankas), la partie littéraire sera au premier plan avec des écrivains autochtones trop rarement traduits (la revue Missives leur consacre un numéro). La présence de Roberte Hamayon (grande prêtresse des recher