Dans son très universitaire Brian De Palma, le rebelle manipulateur (ed. Cerf), Dominique Legrand écrit: «Blow out reprend l'argument de base du Blow up d'Antonioni, celui d'un homme qui a découvert une pièce de puzzle et qui veut le reconstituer dans son entier.» Que nous raconte Blow out ? Jack Terry (John Travolta) est un preneur de son. Après avoir travaillé sur Bain de sang 1 et 2, il cherche une fille capable de pousser un cri crédible pour finir le très gore Frangines en rut. Un soir, alors qu'il enregistre pour son plaisir des ambiances au bord d'une rivière il assiste à un accident. Une voiture dans laquelle se trouvent Sally (Nancy Allen) et le gouverneur-promis-à-la-présidence s'enfonce dans une rivière. Après Carrie (1976), De Palma réunit pour la seconde fois le couple John Travolta/Nancy Allen. Sauf qu'ici Travolta n'a plus la touche jeune et disco, il est passé du côté «homme seul et empâté» qu'on lui retrouvera dans le Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Lequel considérait que dans Blow out, «toutes les qualités de De Palma convergent, et sont réunies à leur maximum». Qu'est-ce que Blow out ? Littéralement, un pneu qui éclate, un pschitt. Le cri des frangines en rut, Jack Terry le trouvera après le pschitt du feu d'artifice final et de l'intrigue. Entre temps, deux heures de cinéma et de plaisir. Comme dans le passionnant The Fury (1978) avec John Casavettes et Kirk Douglas, le cinéaste américain signe ici un thriller politique, c'est-à-dire un film où il est
Critique
Travolta, enquêteur du son
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par Donald JAMES
publié le 3 octobre 2001 à 1h09
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