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Libération
Critique

Le pied de la lettre

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publié le 6 octobre 2001 à 1h11

Tous les dimanches jusqu'à la fin de l'année, l'association Documentaire sur grand écran présentera au Cinéma des cinéastes une sélection de fictions et de documentaires en rapport avec la lettre ­ l'épistolaire ­ au cinéma. L'accouplement pourrait paraître contre-nature. Le résultat donne une bien belle affiche. Ce dimanche, on pourra voir les Savates du bon Dieu, le dernier film de Jean-Claude Brisseau. Le cycle se poursuit avec le Tombeau d'Alexandre de Chris Marker ou avec Lettre pour L de Romain Goupil. On revisitera un cinéma riche, souvent politique. Il faut voir Lettres d'amour en Somalie de Frédéric Mitterrand. A la sortie, un manque s'installe. On tente vainement de trouver une suite traitant de la Somalie d'aujourd'hui, à la recherche d'une tragédie moderne. Réponse peut-être: les Enfants du Borinage, lettre à Henri Storck, de Patric Jean. Le Borinage se trouve quelque part en Belgique, quelque part au fin fond de la misère. Entre proche et lointain, avec la lettre viennent des voyages inattendus. Ceux de Nicolas Philibert avec la Moindre des choses, et Pierre Beuchot avec le Temps détruit nous emmènent respectivement au pays des fous et dans la correspondance de trois soldats Paul Nizan, Maurice Jaubert et Beuchot père, tous les trois morts en 1940. Ici l'intimité résonne sans pour autant être rasante. On s'arrêtera aussi sur la Lettre d'un cinéaste à sa fille de Eric Pauwells. Ce cinéaste belge tente d'expliquer à sa fille ce qu'il fait. Du cinéma, autant dire p