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Libération
Critique

La peinture animée de Petrov

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publié le 22 octobre 2001 à 1h20

«Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream...» Le combat épique, à la fois victorieux et vain, d'un bourlingueur intrépide aux prises avec un espadon monumental, surgissant dans la tourmente, puis devant en découdre avec les requins, l'amitié du vieux Santiago et du moussaillon Manolin, les héros de l'ultime récit d'Ernest Hemingway: le Vieil Homme et la mer, déjà porté à l'écran par John Sturges (avec Spencer Tracy en vedette), ont valu récemment un Oscar à la fresque en peinture animée, sortie cette semaine, d'Alexandre Petrov. Petrov est l'un des plus fameux artistes contemporains de l'image par image, opérant en solo, directement sur banc titre (plus de 200 000 compositions pour un moyen métrage coproduit avec le Canada et le Japon). C'est avec la même technique, le même lyrisme et un égal réalisme, en progressant par petites touches (en peignant avec les doigts avec finissage au pinceau) sur plaques de verre superposées éclairées par-dessous, que cet ancien élève des Beaux-Arts de Yaroslavl, puis de l'Institut cinématographique de Moscou (VGIK), s'imposa, internationalement, par quelques autres adaptations d'oeuvres littéraires. Outre le tout premier film de Petrov: la Vache, élégie rurale inspirée d'une nouvelle éponyme d'André Platonov, ce programme qui comporte un médiocre documentaire (sorti précédemment en format Imax à l'occasion du centenaire de l'auteur de l'Adieu aux armes) est quand même à recommander aux