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Libération
Critique

L'as du ruine-babines revient de Memphis

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par Claudine CLEMENT
publié le 23 octobre 2001 à 1h21

Longtemps resté dans l'ombre des grands: Montand, Cabrel, Goldman, Eddie Mitchell..., l'harmoniciste Jean-Jacques Milteau a acquis une technique époustouflante qui lui a valu une victoire de la musique en 1992. L'instrument du voyageur en poche, depuis plus de trente ans, il parcourt la planète musique, valsant de rythmes afro-américains en ballades irlandaises, du jazz à la variété. Côté blues, l'as du ruine-babines s'est un temps arrêté à Bastille (son disque précédent Bastille Blues) avant d'aller humer l'air de Memphis, la Mecque de l'harmonica.

En février dernier, rendez-vous était donc pris au Royal, le mythique studio avec quelques bluesmen de haute volée: Little Milton, Mighty Mo Rodgers, Mighty Sam McClain... venus donner de la voix sur son nouvel album, le bien nommé Memphis.

Pianiste de formation classique, barbe blanche et carrure d'athlète, le complice de ce retour à la source, Mighty Mo Rodgers sera, au chant et aux claviers, ce soir à ses côtés. Chez ce diplômé de philosophie qui s'est frotté au social dans les quartiers difficiles de Los Angeles, la voix est dans un registre moins rugueux qu'on ne pourrait l'attendre, mais le discours est dense: «Le blues n'a plus rien à voir avec des histoires d'amour malheureuses, les champs de coton... il parle des situations urbaines, du XXIe siècle. C'est une dialectique sans fin, un dialogue avec les George Bush du monde...» De belles promesses de musique à bouche et d'un blues ancré dans l'actualité.

Bataclan, 50, bd Volt