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Libération

De l'art très vivant

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Il s'empare des biotechnologies et travaille sur le vivant pour interpeller la révolution génétique. L' «art biotech»,un courant provocateur et controversé.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

«Si vous clonez des arbres à partir du même tissu, vont-ils pour autant être semblables ?» Ce n'est pas un scientifique mais une artiste qui pose la question. Natalie Jeremijenko, australienne, énergique bout de femme de 37 ans, appartient à un courant, encore confidentiel, d'artistes qui veulent s'approprier les biotechnologies pour questionner la «révolution» en cours. «Ces nouvelles technologies sont une opportunité pour le changement social. Celle-ci ne doit pas être laissée aux seules mains des laboratoires ou d'entreprises en quête de profit», dit-elle. «One Tree», son projet le plus récent, a précisément pour objet de démontrer, sous la simple forme d'un arbre, la complexité de l'information génétique. Il s'agit de créer cent clones de «Paradox Tree», un noyer à croissance rapide, par micropropagation (une technique sophistiquée de multiplication des végétaux), puis de les replanter dans la baie de San Francisco. «Ces arbres biologiquement identiques devraient témoigner sur le long terme des différences sociales et environnementales auxquels ils auront été exposés», explique l'artiste, qui est ingénieure en design et chercheuse au Center for Advanced Technology de l'université de New York (NYU). Ses premiers arbres clonés viennent d'être plantés, deux dans le quartier de Castro, à San Francisco, une autre paire à l'extérieur d'une école dans le quartier de la Marina. «Rien ne vaut la démonstration tangible, dit-elle. One Tree sera un document sur la diversité. Ce proj