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Libération
Critique

Jeune regard sur des classiques

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publié le 9 janvier 2002 à 21h37

«Dans Titanic, je vois un bateau couler. Il est vrai ou il est pas vrai ce bateau ?» demande l'instituteur. Chaque élève de CM1 a sa version : mais si, le bateau a vraiment existé. Mais non, celui sur l'écran, c'est du faux. Apprendre à décrypter les images, lire une affiche, se documenter sur les origines du cinématographe, visiter l'Institut Lumière... Dans l'école Jean Jaurès de Décines, en banlieue de Lyon, l'équipe pédagogique a choisi d'articuler l'enseignement de toute une année autour du cinéma, et de quelques films pivots : le Corsaire rouge, le Magicien d'Oz ou le Voleur de bicyclette. La jeune réalisatrice Julie Gavras a décidé de rajouter une caméra à l'histoire, la sienne.

En septembre, les enfants balançaient les jambes, soufflaient quand on leur apprenait un peu ardûment les notions de «plan», de «raccord» ou de «caméra subjective»... En juin, lors du tournage de leur propre film, l'une des gamines, debout derrière la caméra, houspille ses copains-comédiens : «On n'aura fait que deux plans ce matin!»

Entre-temps, Pauline a été pour la première fois dans une salle obscure : «C'est comme si l'homme était devenu un géant. Et c'était fort, le son...» Les enfants ont imaginé de fabuleux personnages de dessin animé : «Un mouton avec une tête de grenouille», «une montre sans aiguille» et «un requin avec des dents de cochon» qui recueille tous les suffrages.

Ils ont rencontré «un réalisateur de cinéma, en chair et en os», Eric Guirado, auteur du court métrage Un petit ai