Menu
Libération
Critique

Le Masque du démon. La Planète des vampires

Article réservé aux abonnés
publié le 9 janvier 2002 à 21h37

Il est quasiment impossible de voir aujourd'hui les films de Mario Bava en salles, sinon dans des copies indignes d'un vieux cinéma porno. Grâce soit donc rendue à Galeshka Moravioff et ses Films sans frontières qui rééditent trois longs métrages du maître italien du cinéma bis dans des masters plus qu'honorables : le giallo (polar sanglant) La fille qui en savait trop, le film d'horreur la Maison de l'exorcisme, et, surtout, son premier film, le Masque du démon. La direction d'acteurs est souvent aléatoire et les scénarios bancals, mais le talent de chef-opérateur de Mario Bava éclate à chaque plan. La première séquence du Masque, une cérémonie médiévale de mise à mort, au noir et blanc somptueux, a ainsi profondément influencé l'esthétique gothique de Tim Burton. Tout le film fourmille de trouvailles visuelles qui apportent une belle dose de sensualité latine au genre très anglo-saxon du film de vampires.

La Planète des vampires, édité par Jean-Pierre Dionnet dans sa toujours surprenante collection de «Cinéma de quartier» ressortit également à cette catégorie, mais dans le registre plus inattendu de la science-fiction. Avec ses décors de carton-pâte et ses costumes en latex, la Planète... a souvent des allures de bricolage fauché. Mais Bava retourne ce handicap par ses audaces de coloriste. Rouges et verts expressionnistes explosent sur fond de brouillard, stimulant l'imaginaire du spectateur le plus blasé. On découvre également la figure de style favorite de Bava, le zoom