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Anticiper les crises grâce à un détecteur

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Des chercheurs français ont identifié des signes électriques avant-coureurs d'une crise, sept minutes avant qu'elle ne survienne.
publié le 12 janvier 2002 à 21h40

Michel Le Van Quyen, chercheur à La Pitié-Salpêtrière.

Une racine de pivoine fraîchement coupée à suspendre autour du cou. Telle était l'ordonnance que prescrivait Galien à ses malades épileptiques, au deuxième siècle après J.-C. Avec un certain succès, si l'on en croit le médecin grec qui dit avoir ainsi obtenu un arrêt des crises pendant huit mois chez un enfant, suivi par leur réapparition après... la chute ­ accidentelle ­ de la racine. Connue depuis plus de 4 000 ans, l'épilepsie n'a longtemps été combattue que par des traitements «spirituels» ou des plantes comme la pivoine ou l'armoise.

Le premier médicament reconnu, le bromure de potassium, est arrivé en 1857 ; il a ensuite fallu attendre 1912 pour disposer du fameux gardénal. En réalité, la plupart des antiépileptiques de première génération sont nés dans les années 60, quand ont été mieux cernés les mécanismes cérébraux de la maladie et le fonctionnement des neurotransmetteurs. Puis, après une éclipse de près de vingt ans, une nouvelle vague de médicaments a fait son apparition depuis 1990, avec une petite dizaine de molécules originales.

Destinés à ceux qui ont souffert de plusieurs accès épileptiques, car «une crise isolée ne fait pas l'épilepsie», rappelle Perrine Plouin (hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris), l'un ou l'autre de ces médicaments permet de contrôler les crises chez les trois quarts des malades. Mais ils ne sont pas sans inconvénients.

Certains ne peuvent être prescrits chez l'enfant, et, surtout, beau