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Libération
Critique

La vallée de la vie et de la mort

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publié le 16 janvier 2002 à 21h41

S'il voulait nous mettre mal à l'aise, c'est réussi. Jamais sensation d'enfermement aura été plus forte, et pourtant le Canadien Frank Cole nous emmène dans le désert du Sahara. Life Without Death suit ce périple d'un an où l'on étouffe à ciel ouvert avec lui, perdus parmi les 8,5 millions de kilomètres carrés à travers lesquels il se fondra presque un an en 1989-1990. Le but: conjurer sa peur de la mort. C'est d'ailleurs la disparition de son grand-père (flash-backs chocs en noir et blanc) qui sera le catalyseur de cette méharée inhabituelle. Contrairement à l'usage, Cole traverse le désert seul. Quatre ans de préparation reclus chez lui à vivre de peu ne lui ont pas suffi. Il continuera ce régime de la Mauritanie jusqu'au Soudan avec pour seuls compagnons les chameaux qu'il épuise et parfois un guide quand vraiment la région est trop inhospitalière ou la carte trop aléatoire. Des jours d'angoisse à suer de peur en ne trouvant pas ce puits qui pourtant existe sur son plan. Des nuits à dormir par intermittence, le couteau à portée de main pour se protéger des pillards. Et malgré la ligne droite sur 7 000 km, cette impression de tourner en rond. Une impression à laquelle le commentaire sobre de Cole fait écho, revenant sans cesse sur la peur, la mort et la peur de la mort. Des dires corroborés par d'innombrables squelettes croisés en chemin, ânes, chameaux, oiseaux et même serpents. Une nature hostile où on ne va pas se risquer sans raisons. Mais les siennes ne sont pas vraim