Avant que, fatalement, le dernier Kylie ne nous sorte par les trous de nez, admettons que depuis un mois Can't Get You Out of My Head ne nous sort pas de la tête. Un titre parfaitement symptomatique qu'est-ce qu'un hit sinon un virus sonore qui prend littéralement la tête? Une bande-son idéale pour Noël/jour de l'an en forme d'inépuisable sujet de conversation sur le retour de la dinde australienne. Et recherche frénétique du morceau dès qu'un poste de radio passe à portée de main.
Courir après Kylie Minogue sur les ondes, ça ressemble bizarrement à une scène de Boy Meets Girls de Leos Carax (1984). En un peu moins classe, un peu plus honteux et carrément jouissif. Dans le premier film noir et blanc du petit génie postgodardien français, Denis Lavant fait le siège de l'appartement de Mireille Perrier. Il appuie quinze fois sur les touches de l'interphone pour se faire ouvrir, comme sur le «>» de l'autoradio. Il y parvient. Et une fois dans l'appartement de Mireille, il se prend de passion pour la chaîne stéréo chromée et plus particulièrement pour sa partie tuner. Il tourne méticuleusement le curseur d'un bout à l'autre de la bande. Bien entendu, la manoeuvre produit des «striiiiitcht», des «scraaatch» et des «stfffffff». Et le héros finit pas s'arrêter sur un morceau, lequel, souvenir audio brumeux, ne doit pas être très éloigné de Your Funeral, My Trial de Nick Cave. Enfin, Lavant grommelle de sa voix de loup-garou en phase métamorphique : «Quand on tourne le bouton de la