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Libération
Critique

Un parfum de mystère

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publié le 18 janvier 2002 à 21h43

Ils n'ont jamais acheté une page de publicité, et pourtant leur marque a acquis une renommée internationale et leur chiffre d'affaires n'a cessé de croître depuis 1968, date de leur première eau de toilette, et il a triplé ces deux dernières années. Le nombre des salariés est resté petit: 12. Malgré le succès, Christiane Gautrot et Yves Coueslant ont toujours refusé de multiplier les points de vente: il n'existe que deux magasins Diptyque dans le monde, l'un à Paris, boulevard Saint-Germain, la même adresse depuis la création de la marque, et l'autre à Boston, inauguré en novembre. Ils sont les premiers, en France, à avoir conçu des bougies parfumées et des pots-pourris, à avoir vendu des jouets en bois, «bref, on était spécialisés dans des choses qui n'existaient pas», et ils sont les derniers à proposer du vinaigre de toilette, «selon une recette du siècle dernier». Les bureaux et leur appartement sont quelques étages au-dessus de leur magasin. Ils n'ont jamais fait appel à un concepteur extérieur pour les flacons, dessinent encore eux-mêmes leur étiquette à la main, parce que «c'est plus simple». L'Ombre dans l'eau, L'Autre, Oponé, Eau lente, Philosykos sont de jolis noms qui ne proviennent pas du crâne d'un chargé de recherche d'un service marketing. Tous leurs parfums sont mixtes. Ils pensent que seules quelques excentriques, dont Kristin Scott-Thomas, porte par exemple l'Ombre dans l'eau, et ils sont fiers que leur nombre se compte par milliers plutôt que par millions.