Brian De Palma sur tous les fronts. Après un remarquable livre d'entretiens paru chez Calmann-Levy à l'automne dernier (Libération du 10 octobre 2001), avant la rétrospective intégrale que lui consacre le Centre Pompidou en février, on peut dès aujourd'hui revoir dans de très belles éditions zone 2 (copies de bonne tenue, making-of bien fichus) deux films rarement diffusés du réalisateur de l'Impasse. En bon postmoderne, De Palma a construit une grande part de son oeuvre en référence à des films existants. Obsession, que De Palma présente aujourd'hui comme une phase «d'apprentissage» de la grammaire hitchcockienne, est une relecture habile de Vertigo. Comme James Stewart, Cliff Robertson tombe amoureux du sosie de son amour disparu. Et De Palma comme Hitchcock, multiplie les longues filatures urbaines filmées du point de vue de héros, Florence remplaçant ici San Francisco.
A côté de ce brillant exercice de style, Outrages est une oeuvre beaucoup plus personnelle. Comme tous les cinéastes américains qui ont eu vingt ans au cours des sixties, De Palma a été profondément marqué par la guerre du Viêt-nam. Deux décennies après son premier long métrage Greetings (l'histoire de trois amis qui tentent de se faire réformer pour échapper au départ pour Saïgon), la culpabilité américaine est au coeur d'Outrages, où des GI's enlèvent une jeune villageoise pour leur repos du guerrier. L'un des films les plus dérangeants et les plus forts réalisés sur le conflit vietnamien.
de Brian De