Enfin, je l'ai vu. J'en reviens pas», exulte Junta sur le site Cinémasie. En mandarin et sans sous-titre. Peu importe. Depuis juillet où, à Hong-kong, il a explosé le box-office, reléguant le dernier Jackie Chan (Rush Hour II) au rang d'aimable outsider, Shaolin Soccer, cocktail hilarant de kung-fu et de football, est devenu le film culte des réseaux alternatifs.

Il faut dire que cette parodie, signée Stephen Chow, place la barre très haut. Une bande de loosers attachants, ex-disciples d'un maître shaolin, se sont mis en tête de remporter le championnat de foot. Ces virtuoses des arts martiaux acquièrent rapidement une technique, certes peu académique, mais susceptible de leur faire marquer des buts de 100 mètres en pleine lucarne. Le moindre shoot met littéralement le feu au ballon qui tutoie la vitesse du son, creuse des tranchées dans la pelouse, provoque tornades et séismes. Chaque passe donne lieu à une débauche de chorégraphies alambiquées défiant les lois de la gravité. Les rares moments de calme sont peuplés de gags débiles à souhait et de scènes à l'eau de rose à hurler de rire. Le film emprunte autant aux Chevaliers du zodiaque qu'aux Sept Samouraïs pour le scénario, à Matrix et à Jurassic Park pour les effets spéciaux.

Bouche à oreille. Les fans se passent le mot. Les sites spécialisés lancent la rumeur, le bouche à oreille fait le reste. Frédéric Ambroisine, inconditionnel de Stephen Chow et créateur de la rubrique cinéma asiatique sur le site DVDRAMA, lui a consac