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Libération
Critique

Moscou à logiciel ouvert

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publié le 25 janvier 2002 à 21h48

Longtemps discrète sur la scène numérique, la Russie tente une percée en jouant la carte du festival ultrapointu. On connaissait déjà l'étonnant festival du film extra-court (60 secondes maxi) dont la troisième édition aura lieu en juin à Novossibirsk, voilà le festival international Read_me 1.2 consacré aux logiciels artistiques. Organisé à Moscou par le Macros-Center, tout nouveau centre de media-art créé à l'automne dernier, Read_me 1.2 est dévolu à la création, au détournement et à la réappropriation des logiciels par les artistes. Hétéroclite et d'inégal intérêt, cette collection d'une cinquantaine de programmes donne toutefois un vaste aperçu du genre, du gadget rigolo à des logiciels beaucoup plus ambitieux comme le séduisant projet Carnivore. Les internautes peuvent les télécharger gratuitement et voter pour leur favori. Un prix du public sera décerné lors du festival off-line du 17 au 19 mai, qui présentera les meilleurs projets. Largement en tête des sondages, Carnivore donc, initié par l'artiste new-yorkais Alex Galloway et développé par le Radical Software Group (RSG), un collectif international, s'inspire du programme de surveillance électronique du FBI, anciennement Carnivore, rebaptisé plus discrètement DCS-1000. Comme le logiciel du FBI, celui du RSG espionne les e-mails, les pages web, les chats, les transmissions de données. A cette différence près que ce frère siamois génère de l'art. Le but n'est pas de se substituer à Big Brother, mais de mettre le flux