Petite blague moyenne en provenance du Milia: «Qui est-ce qui va gagner le match Nintendo-Microsoft? Réponse: Sony.» On se fiche pas mal de savoir si la plaisanterie est prophétique mais elle paraît pertinente dans ce qu'elle induit: malgré le tonnerre de trompettes communicantes qu'elle déclenche, la bagarre ne produira sans doute pas une mutation substantielle du monde des jeux, quel que soit son résultat. Certes, on veut bien imaginer que, pour Microsoft et Nintendo, ce résultat ne soit pas indifférent: l'enjeu industriel est à la mesure mammouthesque des combattants. Mais pour les joueurs, la sortie des consoles Xbox et GameCube revêtira sans doute moins d'importance que le virage stratégique opéré, beaucoup plus discrètement, par Sega.
Troisième larron nippon, Sega annonçait il y a un an l'arrêt de la fabrication de sa Dreamcast pour se concentrer sur la production de ses jeux, désormais destinés à alimenter les consoles ennemies. Acteur historique de l'aventure vidéo-ludique, Sega continue de jouir auprès des joueurs du maximum respect dû aux valeureux pionniers. A son tableau de chasse, une pléthore de titres qui participent définitivement à la mythologie du secteur, depuis la saga des Sonic jusqu'aux derniers jeux de rôles flamboyants façon Shen Mue ou Skyes of Arcadia, en passant par de parfaites simulations sportives (licences NHL et NBA) et l'infinie série des jeux de baston du type Streetfighter, énormes blockbusters du jeu d'arcade dont Sega est le prince inconte