Y a-t-il un cinéma numérique? L'outil (la DV et ses dérivés) façonne-t-il de nouvelles images, génère-t-il une narration originale? Le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand s'est coltiné ces questions toute la semaine, pour sa 24e édition, en proposant, pour la première fois, une compétition Brèves digitales, unissant sous le même support 44 fictions, docus, films expérimentaux et d'animation.
Un ballon d'essai que le responsable de la sélection, Calmin Borel, revendique: «Nous souhaitions quitter le côté ronronnant du court, la jolie histoire avec son début et sa fin, pour aller vers une autre voie narra tive, ouvrir une fenêtre supplémen taire sur des oeuvres qui n'auraient pas existé sinon.» Pourtant, «cette compétition est appelée à se fondre dans le reste de la sélection».
Tout numérique. Avec le temps, le cinéma s'y retrouverait, numérique et argentique mêlés, puisque, à chaque étape d'un film (du montage à la postproduction en passant par les effets spéciaux ou le tournage), le numérique peut être utilisé. Les raisons en sont connues, financières d'abord (la réalisation d'un projet en argentique nécessite du temps), pratiques parfois (une caméra digitale se fait oublier), esthétiques enfin (effets spéciaux, effets de transparences et surperposition).
Sans publicité et en limitant la sélection aux films sous format numérique professionnel (le DigiBeta), le comité a quand même reçu un millier de films. Et si «plus de choses ont été écartées que dans le reste de la