Pour mieux comprendre les subtilités de la cuisine des Chinois de Paris, il faut distinguer les habitudes culinaires des Teochew (majoritairement venus de l'ex-Indochine) de celles des Wenzhou (originaire du sud de la Chine). Ces derniers fréquentent les supermarchés Tang et Paris Store des frères ennemis Rattanavan et Trinh Hui dans le XIIIe arrondissement. Les Wenzhou s'approvisionnent dans les supérettes situées dans le quartier de Belleville (XIe), ou bien dans celles installées dans le IIIe, à Arts et Métiers.
Les achats s'effectuent trois semaines à l'avance, principalement pour le poisson, la viande fumée, le porc et les cuisses de poulet. Chez les Wenzhou, chacun des mets marine durant vingt-quatre heures dans un bain de soja (sauf le poisson pour lequel on utilise du gros sel) avec un peu de sucre. Puis tous ces aliments sont séchés durant une semaine puis lavés et cuits à la vapeur. Comme leurs compatriotes chinois, les Teochew offrent à côté de leurs fastueux menus des cartons entiers de poires et d'oranges à leurs amis, pour fêter l'arrivée du printemps. Sur la table, la spécialité la plus prisée, ce sont les jiaozi, raviolis en demi-lune au porc et chou chinois haché, ou bien les dan san, des pâtes en forme de noeud papillon trempées dans du sirop.
Cette année, les deux communautés organiseront leur repas de préférence demain entre 19 heures et 23 heures, avant de rejoindre à minuit un temple bouddhiste (1). Pour ceux qui n'aiment pas les pétards, précisons que l'