«Au Club Transmediale, on présente l'art appliqué alors que le festival reste un lieu de théorie et de réflexion», explique Oliver Baurhenn, l'un des organisateurs. Les soirées qui se déroulent parallèlement au festival depuis 1999 donnent toute sa dimension populaire à la Transmediale. «La scène DJ et VJ, très active, était quasi absente des festivals d'arts électroniques.» Pendant deux semaines, le mythique E-Werk, une ancienne centrale électrique près de Check Point Charlie, accueille dans ses impressionnantes structures métalliques le gratin de la scène electro. Teufeurs piercés et electrofreaks, emmitouflés dans leurs anoraks seventies, se pressent à l'entrée de ce temple de la musique techno des années 90, qui n'ouvre plus qu'en de rares occasions. Le Club Transmediale a trouvé la formule pour extirper le media-art de son ghetto élitaire, en le sortant du cadre rigide des musées pour le propulser sur scène.
Platines sans disques. Sous l'oeil attentif d'un public jeune et volubile, plus prompt à disserter sur les installations qu'à s'agiter sur le dance-floor, Miko Mikona habille l'immense hall carrelé de ses créations géométriques. Plutôt que de se laisser gagner par la magie des formes hypnotiques qui se tordent sur quatre écrans géants, les spectateurs tentent de comprendre comment, en déplaçant des transparents sous des rétroprojecteurs, l'artiste réussit à produire ces étranges sonorités tout droit sorties d'un film de SF. Avant de s'agglutiner religieusement autour