Menu
Libération
Critique

Roi de la dague

Article réservé aux abonnés
publié le 18 février 2002 à 22h18

Président de la Royal Academy of Arts de Londres depuis 1999, Philip King (né en Tunisie en 1934 et arrivé en Grande-Bretagne en 1945) est avant tout l'une des grandes figures de la sculpture anglaise. L'artiste, qui fut notamment l'élève (en 1957-1958) à la Saint Martin's School of Arts d'Anthony Caro, puis sur recommandation de ce dernier, l'assistant (en 1959-1960) d'Henry Moore, figurait d'ailleurs en très bonne place dans l'exposition «Un siècle de sculpture anglaise» présentée au Jeu de paume en 1996.

Philip King a réalisé ici deux grandes installations, l'une et l'autre inspirées par une petite dague tibétaine, qu'il a agrandie et moulée en sable durci pour en faire le module récurrent de ces deux créations. La première occupe toute la longueur de la galerie: en insérant plusieurs de ces grandes dagues peintes de pigments marron dans des poutres en bois verticalement posées le long des murs et en plaçant les autres allongées à même le sol sur des monticules de pigments ocre, jaunes, rouges, verts... Elle rythme en couleurs le parcours du spectateur invité à enjamber ces bandes.

Dans la seconde, installée dans la cour, les dagues sont insérées dans des sortes de grands soliflores coniques en plastique avec, juste en dessous, un petit tas de pigments, selon le principe du sablier. Parfaitement inscrites dans les recherches de King, ces deux oeuvres jouent ainsi avec la symétrie, le rapport couleurs-matériaux, la fragilité, l'équilibre et surtout avec l'espace qu'elles hab