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Libération
Critique

Jeux vidéo en mode provoc

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Dans «State of Emergency», les héros sont des activistes antimondialisation tendance dure. Dans la foulée, une série de jeux inspirés du réel, avec flics ou paparazzi, débarque sur les consoles. Un nouveau filon prometteur.
publié le 1er mars 2002 à 22h27

Le centre commercial n'est plus qu'un champ de bataille. Des centaines de pillards emportent ce qu'ils peuvent: une télé, un magnétoscope, une caisse enregistreuse... Des flics en tenue antiémeute matraquent généreusement les fuyards ou tirent dans la foule. Les vitrines sont en miettes, le sang gicle, les cadavres jonchent le sol. Bienvenue dans State of Emergency, le premier jeu vidéo mettant en scène des émeutes urbaines.

Sorti le 22 février pour la Playstation 2, ce jeu a déjà fait parler de lui. Non par des associations bien-pensantes, comme il est de coutume dès qu'un jeu violent débarque sur le marché, mais par de respectables institutions. La mairie de Seattle s'était fendue d'un communiqué voici neuf mois, dénonçant l'utilisation, à des fins de divertissement, des émeutes dont la ville avait été le cadre, lors de la réunion de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Dans la foulée, des participants aux événements de Seat tle s'en étaient pris, eux aussi, à ce jeu: «Une gifle aux idées pacifistes de 40 000 manifestants.» Presque trois ans après Seattle, moins d'un an après Gênes, après Porto Alegre et la crise en Argentine, le jeu trouve effectivement quelque écho dans l'actualité. D'autant que State of Emergency oppose une multinationale, la Corporation, à un groupe révolutionnaire que le héros (ou l'héroïne) dirigé(e) par le joueur cherche à intégrer. Pour faire ses preuves, il accomplit des missions de destruction, de piratage ou de sauvetage, le tout dans une a