Douze écrans de veille dont l'activité perturbe le déroulé normal d'une journée. Les poses et les animations des modèles, un homme et une femme modélisés en 3D, dans des positions très explicites, sont mécaniques, découpées sur fond blanc. Beverley Hood, créatrice de ce programme, est une média-artiste écossaise engagée et fascinée par la représentation des genres.
Vous appelez ces économiseurs des «sexy shunga». Pourquoi?
Mes recherches sur la représentation et les contenus sexuels explicites dans la mythologie, l'histoire et les médias m'ont conduit au shunga (l'érotisme japonais du XVIIe au XIXe siècle, quand le Japon était fermé au reste du monde ou presque). Ce qui me fascinait dans cette représentation de la pornographie, c'est qu'elle était créée pour les femmes dans un but pédagogique. Je voulais réinterpréter ces images d'un autre point de vue culturel, celui de l'Occident où la femme est souvent l'objet dans l'acte sexuel. Sur les images shunga au contraire, la femme ne s'offre jamais au spectateur, elle est absolument impliquée dans l'acte sexuel, au même degré que l'homme.
Pourquoi avoir choisi l'ordinateur pour adapter ces estampes érotiques?
D'abord, pour explorer le potentiel de ces acteurs numériques, et leur capacité à interpréter ces scènes purement physiques, alors qu'ils sont extrêmement plastiques et synthétiques. Comment cela allait-il modifier notre perception et la manière dont nous digérons ces images? C'est ma façon de créer une version contemporaine de