Comment traduire le ton de la voix, le sentiment qu'elle exprime, avec de simples lettres? «La typographie traditionnelle est juste une représentation abstraite d'un message, où la colère ressemble à l'amour, l'amour à la peur, la peur à l'indifférence», regrette Andreas Carlsson, créateur de typographies expérimentales. Sur son site, Nofont, il s'est attelé à la création d'une typographie qui représenterait visuellement les sentiments. En remplaçant les lettres par des spectrogrammes. L'amplitude du spectre varie selon qu'il s'agit d'un A énervé (onde courte à haute amplitude) ou d'un A triste (onde longue à faible amplitude). Les polices, téléchargeables gratuitement, expriment au choix la colère, la joie, l'indifférence, l'irritation, la peur et la fatigue.
Lecture couchée. Nofont regorge d'expérimentations farfelues. L'auteur suédois imagine, par exemple, une typographie habitable, l'Artek, qui s'inspire des formes architecturales des gratte-ciel. A la place de ces blocs silencieux, Andreas suggère de construire des bâtiments en forme de lettres qui, mis bout à bout, constitueraient des phrases. Le promeneur se déplace dans la ville comme dans un livre ouvert: «Plus besoin de nom de rue, on pourra dire qu'on habite au chapitre 13 dans le R de la phrase "Chris has gone"... »
Plus pragmatique, le fantaisiste créateur tente également de résoudre le problème de la lecture couchée. «Pour lire allongé sur le dos, il faut tendre les bras à une distance convenable. Rapidement, le