Les fans récemment acquis à la cause des Notwist seront sans doute surpris de découvrir que ce groupe phare d'une pop moderne et stylé, teinté d'électronique et de dub, peut se transformer sur scène en un gang de slacker bavarois s'excitant comme des ados en défouraillant un rock revêche tel que Dinosaur Jr en jouait au début des années 90.
«Après des mois passés en studio à pinailler sur le moindre son, on aime bien monter les potards à fond quand on donne un concert», résume leur chanteur, Markus Acher. En activité depuis près de dix ans en Allemagne, mais restés méconnus hors de la région de Munich, puisqu'ils n'avaient guère plus à offrir que leur confrère «keupon» de Die Toten Hosen, les Notwist ont tourné casaque au milieu des années 90 en embauchant Martin Gretschmann, une sorte d'asperge myope à la dégaine de Woody Allen, dont les programmations cliquetantes, en solo sous le nom de Console, ont séduit jusqu'à Björk. En veloutant leur rock de mélancolie électronique, mais aussi d'une discrète pincée folk ou jazzy, les Notwist sont devenus, au côté de groupes encore méconnus comme Donna Regina ou Hausmeister, les flambeaux d'une sorte de növo pop ou data pop selon l'expression d'un magazine allemand, qui doit autant au Beach Boys qu'à Maurizio.
Prototype du groupe «indé» qui a signé la mort dans l'âme avec une major company (Virgin), les Notwist feront peut-être l'effort, pour leur premier passage «en vedette» à Paris, de jouer les morceaux arty de leur excellent nouvel