«Ma chambre est un lieu public. Il y a des gens qui trouvent que ça a un côté obsédé sexuel. Je me demande où ils vont chercher ça.» Tourbillonnant, embrassant, abreuvant l'invité du verre de l'amitié et d'un flot de paroles qu'on renonce vite à interrompre, voici Alan. 56 ans, un passé chaotique de marchand d'art et de design adulé puis oublié, extraverti, mégalo, et créateur d'un lieu unique qui, à lui seul, justifie le déplacement à Saint-Ouen: le «Come in my loft» d'Alan.
Dans cet ancien garage Renault, transformé en loft cosy de 400 m2, ce fou de design et d'art contemporain a réuni des centaines de pièces des années 50, 60 et 70 avec un concept en béton: «Je vends tout.» Du savon bio sur le rebord de la baignoire à la veste Cardin jetée sur le lit, le visiteur est libre de fouiner où bon lui semble, de s'emparer du moindre objet, puis de discuter prix avec le maître des lieux. «Vous pouvez tout acheter, sauf le chat, harangue Alan. J'en avais marre de mes galeries où je m'emmerdais à attendre le client. Ici, on vient pour prendre un verre, manger un morceau, pour chiner, acheter, bouquiner, discuter d'art ou de rock & roll avec moi.»
Visite guidée. Le samedi et le dimanche, il suffit de pousser la petite porte, à côté du grand rideau de fer «graphé» par l'artiste Space Invader: Alan est chez lui, et certains habitués des puces de Clignancourt, à 800 mètres de là, ne manquent pas de venir le saluer. En semaine, il vaut mieux prendre rendez-vous, et prévoir une à deux heur