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Libération
Critique

Kaïro-Charisma / Ring

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publié le 20 mars 2002 à 22h39

Les hasards de l'édition DVD font bien les choses, qui proposent simultanément à la vente ces deux films japonais cousins à plus d'un titre. Le prolifique Kiyoshi Kurosawa avait reconnu que Kaïro, son chef-d'oeuvre, était le fruit de dix ans d'échanges amicaux avec Hideo Nakata, le réalisateur de la série triomphale Ring. Les deux films reposent sur la même idée d'un virus de mort qui contaminerait les humains par les écrans (d'ordinateur dans Kaïro, de télé dans Ring). Soit, dixit Kurosawa, deux exemples de «film d'horreur poussé dans ses derniers retranchements, c'est-à-dire une réflexion sur la mort». Deux films de fantômes sans effet gore et à la bande-son très travaillée, où il s'agit de mettre en scène la coexistence entre les vivants et les défunts. Mais aussi deux visions particulièrement sombres d'un Japon moderne, froid et déshumanisé, où le perfectionnement sans cesse accru des moyens dits de communication s'accompagne d'un repli croissant des hommes sur eux-mêmes. Kaïro est présenté dans un coffret double programme avec un autre (très bon) film fantastique de Kurosawa, Charisma, dont le «héros» est un arbre maléfique. Quant à Ring, il est mis en vente en vidéo le jour même où sa suite, Ring II, sort dans les salles (lire en pages Cinéma). Si la VHS renforce avec perversité l'identification avec les personnages du film (dans Ring, c'est une K7 vidéo qui tue), le DVD va encore plus loin dans la mise en abyme flippante: à l'issue du bonus «K7 maudite», on redoute vr