A croire que c'est devenu le sport préféré des DJ's. Trafiquer du bootleg de n'importe qui et n'importe quoi : Kylie Minogue, Police, Marianne Faithfull, Michael Jackson, Sade ou Erykah Badu. Pour les enfants du rock, un bootleg est un disque pirate (voire une cassette grésillante achetée à prix d'or aux puces de Saint-Ouen) enregistré sous le manteau par un fan plus ou moins bien intentionné lors d'un concert. Ou, au mieux, des morceaux inédits commercialisés par un ingénieur du son peu scrupuleux. Sur la scène club, le bootleg a une autre réalité. S'il s'agit toujours d'un disque «illégal», il désigne plutôt un détournement d'une ou plusieurs sources sonores remaniées par un DJ pour servir un de ses mix. But du jeu : faire danser avec un morceau qui n'est pas conçu pour ça, transformer une chanson soul, pop ou folk, en bombe aux effets dévastateurs sur le dancefloor. Utiliser la mélodie et la partie vocale d'un tube tel que Behind the Wheel de Depeche Mode, et glisser dessus un rythme house ou techno qui n'a rien à voir. Un remix non autorisé en quelque sorte. Plus raffinés sont les bootlegs qui mélangent deux sources a priori opposées (la voix du Bring the Noise de Public Enemy et la musique du Come on Eileen de Dexy's Midnight Runners, ou Sweet Dreams d'Eurythmics et Step On des Happy Mondays) en un ineffable carambolage sonore. Un affrontement en somme d'où le nom de « versus » («contre» en anglais) ou de « soundclash » qu'on leur donne parfois.
On objectera que ces déto