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Libération
Critique

Impression, soleil gourmand

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publié le 29 mars 2002 à 22h45

A un quart d'heure de Paris, l'hôtel-restaurant Les Etangs de Corot est une sorte de hameau posé en bordure de forêt, sur la route menant de Ville d'Avray à Versailles. Les étangs ont été formés au Moyen Age. «Nous n'en connaissons pas la date exacte, mais un acte de donation de 1420 en faisait déjà mention», explique Christiane Pramotton, charmante responsable de l'état civil à la mairie.

Les sources ont été mises à contribution pour alimenter le château de Saint-Cloud, édifié par Mansart en 1675 pour le duc d'Orléans, «Monsieur, frère unique du Roy», Louis XIV. Les souverains aimaient chasser dans ces bois. Sur le registre de l'état civil, il est rapporté que, le 19 mars 1767, Guillaume Boileau, âgé de 24 ans, eut le malheur «de se noyer dans l'Etang Neuf en poursuivant un cerf, sous les yeux du roi», Louis XV. «Il a été pêché le lendemain.»

Cuisine baladeuse. Le père de Camille Corot, marchand de tissus de son état, y a acquis, le 4 mars 1817, une maison de campagne, qui est toujours visible, juste à côté du restaurant. Il y a ajouté un petit kiosque, en bordure d'eau. C'est le site où Corot a le plus peint, cherchant la lumière qui allait ouvrir la voie aux impressionnistes. «Ce refuge eut certainement une influence sur son oeuvre, en l'éloignant du parisianisme», souligne Martin Dieterle, spécialiste du peintre. Dans un petit pavillon en bois, juste en face du restaurant, Alphonse Daudet a rédigé, en 1884, son étude de moeurs, Sapho. Le papier peint est le même...

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