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Libération
Critique

Le GPS, détours et travers

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publié le 29 mars 2002 à 22h45

La marche comme médium artistique, l'idée n'est pas nouvelle, popularisée dans les années 70 par les adeptes du land art comme Hamish Fulton et Richard Long. Les artistes britanniques Jeremy Wood et Hugh Pryor passent à l'étape supérieure. Ils voyagent à pied, à bicyclette, en ski, en voiture, en train, en avion, en bateau, et enregistrent tous leurs déplacements grâce à un récepteur GPS. Ce système de positionnement par satellite permet de retracer exactement leur itinéraire. Ils s'amusent ainsi à arpenter les villes, les montagnes... et à dessiner dans l'espace d'étonnantes figures dont les contours correspondent aux pérégrinations des artistes : un paquebot et un éléphant à Brighton, un papillon à Nottingham, un escargot à Oxford, un moustique à Bangkok.

Surveillance. Si le GPS se prête à ce genre de détournement, les hacktivistes de 0100101110101101.org attirent l'attention sur les dérives qu'un tel système peut engendrer.

Depuis le 30 janvier, ils portent un récepteur GPS qui permet de les suivre à la trace dans tous leurs déplacements. Par l'intermédiaire d'un téléphone cellulaire, leurs coordonnées sont envoyées à un serveur. Un logiciel situe leur position exacte sur une carte géographique, jour après jour, consultable sur leur site. Ainsi, le 26 mars 2002 à 12 h 45 PM, ils se trouvaient à Barcelone, à l'entrée de la rue Carrer del Angels, le 5 février à 9 h 47 AM, à La Thuile dans la vallée d'Aoste, etc. En se mettant de plein gré sous le contrôle des internautes, les