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Libération
Critique

Mathilde de ville en ville

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publié le 29 mars 2002 à 22h45

A Londres ou dans le Finistère, en Vénétie et à Oiron (Deux-Sèvres), elle part en voyage, ses plaques dans le sac à dos. Des plaques de gravure de petit format, qu'elle sort pour un visage croisé, un paysage rencontré. Debout, en quelques traits elle croque en gravant ses carnets de voyage (1). Elle utilise la méthode traditionnelle de la taille douce, ou celle moins usitée de la «technique du sucre» : elle applique au pinceau de l'eau sucrée sur la plaque, et seul le sucre reste en séchant. Revenue à Paris, elle ressort de son sac à dos ses «fantômes», souvenirs de voyages, badigeonne de vernis les plaques et les passe sous acide. Naissent alors des fragments de visages, des empreintes d'édifices qui la surprennent elle-même.

Mathilde s'éparpille joliment, de ville en ville, d'objets en accessoire, d'une matière à l'autre. Aux Arts-Déco de Strasbourg déjà, elle va de l'atelier bijoux à l'atelier gravure, découvre des matériaux communs aux deux activités et décide de vendre désormais, avec ses gravures, les plaques d'argent employées pour le tirage, qu'elle enroule en bague, broche ou bracelet. Plutôt que la plaque reste dans un tiroir, chacun repart avec son «Impression de voyage» au doigt : «J'aime bien que l'idée de voyage continue à voyager...»

Lunettes à ciel bleu. Seul lien entre ses objets, «la contemplation, l'ouverture sur le rêve». Une vieille lampe de poche en métal sur laquelle Mathilde remplace le verre poli par de la pâte de verre pleine de bulles, projette un fa