C'est un gros cigare à la bouche, bien calé dans un fauteuil en cuir et en laissant ses scrupules aux vestiaires qu'il convient d'aborder Tropico. Objectif de ce «Sim city-like», que Take-two-Interactive réédite dans un coffret accompagné de son extension «Paradise Island» à un prix modique : s'en mettre plein les fouilles sous le soleil des Caraïbes. A coup de loyers prohibitifs et de salaires dérisoires dans des usines polluantes, l'apprenti dictateur de cette république bananière s'assure un matelas de dollars qu'il va faire fructifier, si possible en Suisse. Puis il se transforme en GO et s'en prend aux touristes grâce à des visites guidés de plages privés ou de faux temples incas dans lesquels le Yankee en vacances laissera avec plaisir ses vrais billets verts.
Les possibilités de laisser libre cours à sa cruauté sont si nombreuses, d'autant que l'extension se lâche dans la surenchère, qu'on en oublie les principes élémentaires de ce jeu de gestion. Le bonheur du peuple, l'équilibre économique ? Foutaises !
Jouissif. Un opposant politique, un brin tatillon sur l'opacité des finances publiques, ne mérite qu'une chose : l'exécution sur la place publique. Et, pour les âmes les plus pures, l'option corruption devrait largement convenir. Assurer la pérennité de l'emploi est un objectif louable, mais se faire construire une résidence au bord d'une plage entre deux palmiers est tout de même autrement plus jouissif. En tant que jeu de gestion pur, Tropico n'apporte probablement r