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Libération
Critique

La constellation du cygne

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publié le 6 avril 2002 à 22h57

C'est au fond d'une petite cour de la rue de Belleville que cela se passe, au studio du Regard du cygne, loft plus que salle de danse où pourtant il se passe de petits événements chorégraphiques fort intéressants. En ce moment, Fabrice Dugied propose un «projet d'utilité chorégraphique» autour de trois grands pédagogues et pionniers de la danse contemporaine française dans les années 60 : Jerome Andrews, Jacqueline Robinson et Karin Waehner. Tout cela est bien vivant, à en juger par le premier programme consacré à Jerome Andrews. En réunissant des interprètes et chorégraphes, «héritiers» de l'aventurier défricheur, Fabrice Dugied évite le piège de l'hommage. Comment Jerome Andrews vit chez ceux qui travaillèrent avec lui, tel est plutôt le principe de Mémoire vive n° 1. On y trouve le solo tout en prouesses rythmiques et en musicalité de Viviane Serry, un quatuor protéiforme de David Kern, Christine Kono, Dimitris Kraniotis et Augusto Pavanel où chacun compte, un duo filial entre Fabrice Dugied et Elsa Wolliaston. C'est aussi l'occasion de découvrir une action chorégraphique en trois mouvements, Le jour où la terre tremblera, créée en 1962 par Andrews pour François et Dominique Dupuy qui l'ont transmise à Christine Gérard et à Paco Dècina, deux formidables danseurs. Avec cette initiative qui devrait intéresser nombre de jeunes danseurs, la petite bande du Regard du cygne reprend à son compte cette réflexion de Jerome Andrews : «Soyez présents dans l'aventure au lieu de réflé