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Libération
Critique

Le côté obscur du Flash

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publié le 12 avril 2002 à 23h01

Totalement à contre-courant de la tendance «happy» du Flash (couleurs pétantes, personnages mignons, ambiances guillerettes), Conclave Obscurum et Brittle-Bones cultivent un univers oppressant. L'atmosphère glauque voire macabre de ces sites peut rebuter mais leur beauté vénéneuse agit comme un aimant.

Le premier, à la fois glaçant et sensuel, est l'oeuvre d'un talentueux designer russe, Oleg «cmart» Paschenko. Monochrome, métallique, mélancolique, le site est hanté par un personnage récurrent, alien rachitique au regard noir, admirablement bien animé. Ses mouvements élastiques et ses torsions maladives rajoutent à l'ambiance perturbante du lieu où grincent cordes stridentes, feulements électroniques et envolées symphoniques.

Mort et solitude. Le site est parsemé de petites animations étranges, l'une met en scène une armée de Teletubbies noirs babillant un texte énigmatique ; une autre, intitulée Origami 2, est un thriller opaque sur l'air de Black Trombone de Serge Gainsbourg. Avec ses personnages en carton plié, le créateur réussit à tisser une histoire troublante où plane solitude et mort. Les scènes répétitives, bien que légèrement différentes à chaque fois, créent un sentiment diffus de malaise.

Mutants scarifiés. Même impression lorsqu'on pénètre dans le monde de Brittle-Bones (os fragiles). Ses portraits de vieillards au visage terreux, raviné, se modifient de façon imperceptible. Leur peau lépreuse noircit se craquelle comme un sol trop sec, et se meut vers une lente et