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Libération

Paris cultive ses nuits

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publié le 12 avril 2002 à 23h00

Le lieu commun voudrait que la France n'ait pas de «culture club». Rien de comparable avec l'Angleterre, ce supposé eldorado du clubbing éternellement cité en exemple. Même si feuilleter Mixmag, le plus important mensuel britannique du genre, est a vous dégoûter de l'Eurostar, force est de reconnaître que, hormis quelques oasis comme l'An-Fer à Dijon, la Marquise à Lyon ou le 4 Sans à Bordeaux, la plupart des patrons de boîte considèrent toujours le DJ comme un employé encore plus négligeable que le barman.

A Paris, les nuits ne sont pas aussi ternes qu'on veut bien le dire. Depuis l'antique Whisky à Gogo de Paul Pacini, souvent considéré comme la première discothèque pour avoir remplacé l'orchestre par un tourne-disque au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la capitale a connu bien des lieux de plaisir légendaires : le Sept, le Palace, la Main Bleue, le Boy... Aujourd'hui, l'offre reste riche bien que de qualité inégale. Bien des classiques du genre vivent sur une réputation qui n'impressionne plus que les nouveaux riches ventrus et les «people» de la télé. Le clubbing gay, hormis l'ambitieuse KABP une fois par mois à la Boule Noire, est souvent devenu une caricature de lui-même. Et, si on oublie les restaurants (plus ou moins bons) qui se payent des DJ à prix d'or ou les soirées dans les salles de concert rock inadaptées, le branché moyen a parfois l'impression de tourner en rond du Rex Club au Pulp en passant par certains samedis au Globo et l'after du Batofar.

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