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Libération
Critique

Autre et mystérieux

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publié le 13 avril 2002 à 23h01

La maison de la Culture du Japon consacre une rétrospective à Kiyoshi Kurosawa avec au programme des films (déjà) cultes (Kaïro, Cure...), des raretés et des inédits. Sortir d'une séance de «l'autre Kurosawa» est pourtant comparable à une écoute prolongée du Miserere de Gorecki : on en sort nimbé de quelque mystère. A contre-courant, le cinéaste interroge le mouvement, refuse les gros plans, travaille la profondeur de champ et cultive une passion pour le non-dit, le hors-champ. Ce qui n'empêche pas l'humour, le burlesque, voire un penchant pour le carrément foutraque. Pour commencer, une revoyure des deux épisodes de la série (qui en compte six) des Shoot Yourself se révèle indispensable. Dans le Héros, dernier épisode de la série, Yuji et Kosaku, sortes de Laurel et Hardy récurrents, s'interrogent sur la justice. Cela commence comme une vague bluette mais finit par ressembler à une fiction futuriste et politique.

Dans le registre du presque érotique nippon, le pink movie, à ne pas manquer Door 3. Là encore Kiyoshi Kurosawa joue le morbide (un virus) nuancé par l'humour (c'est un parfum qui agit sur le désir). A voir également le Chemin du serpent, dans lequel deux hommes partent à la recherche du meurtrier d'une petite fille. Ils kidnappent des suspects, les attachent les uns après les autres pour les tuer. La fin, une équation mathématique en forme de point d'interrogation, guidera toute tentative de glose à l'égard de la filmographie de notre Socrate nippon qui pose beauco