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Libération

Pistes noires

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23 heures, après une raclette à 3 000 mètres, le petit groupe s'élance du haut du glacier de Tignes. Froid, vent, magie. Sensations de glisse garanties. C'est beau une piste la nuit.
publié le 19 avril 2002 à 23h05

Tignes, Valmeinier (Savoie) envoyée spéciale

Ce jeudi d'avril, à Tignes, la soirée s'annonce maussade. Le soleil n'a pas pointé son nez de la journée. La neige a fait sa mollassonne toute l'après-midi et la montagne son enrhumée. La station est pourtant bondée, les vacances scolaires y ont attiré le touriste français et étranger. A cette heure entre jour et nuit, chacun s'interroge. Restau, bar, ciné ou bien ? En bordure de piste, un panneau lumineux propose «une soirée raclette à 3 000 mètres et une redescente aux flambeaux à minuit». ça vous dit ? Il est presque vingt heures et une centaine de personnes se pressent à l'entrée du funiculaire qui monte au glacier de la Grande Motte.

Skis à la main, Philippe, le Belge, est arrivé dans les premiers. Motivé. Habitué. Il a tout prévu : le blouson chaud, la polaire en rab, le masque, les chaussures de ski rangées dans un sac «parce que, là-haut, au restau, c'est pas commode». Il a pris ses planches de 2,07 mètres, «des vieux clous qui passent partout, y compris sur la caillasse». A chaque fois qu'il séjourne à Tignes, il entraîne sa bande là-haut. Ce soir, ils sont 32 du ski-club de Liège ; des petits jeunes excités à l'idée de parcourir «3,8 kilomètres de piste de nuit» ; des plus âgés en tenue de ville qui montent pour faire bombance et redescendront en funiculaire. Il y a là aussi quelques locaux («un anniversaire à fêter»), des amateurs de sensations, amis, couples, familles avec enfants, ados prêts à en découdre («mais enlève