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Libération

Créatures & Cies

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publié le 26 avril 2002 à 23h10

Avec les sorties concomitantes des jeux Shrek et Monstres & Cie, chacun adapté d'un long métrage d'animation en images de synthèse, on assiste à un intéressant prolongement ludique du très sérieux combat hollywoodien opposant Disney à DreamWorks, la compagnie cofondée et animée par Spielberg. DreamWorks avait pour ambition de fédérer dans un nouveau grand studio les métiers du cinéma, de la musique, de la télé et du jeu vidéo. Dans sa ligne de mire, la Disney Company était la première cible concurrentielle, le modèle absolu vers lequel Dreamworks devait tendre. Les longs métrages en 3D forment le prétexte le plus saillant à cet affrontement, DreamWorks et Disney se marquant à la culotte avec des produits en miroir, comme on a pu le voir il y a deux ans avec Fourmiz et Mille et Une Pattes. Dans Shrek, DreamWorks pousse le vice jusqu'à l'agression comique en immergeant l'ogre pétomane dans un parc à thème disneyien sinistre comme une prison...

Le succès de Shrek depuis l'été dernier a été tel que l'on ne s'explique pas le très long délai séparant le film du jeu : c'est peut-être le prix d'une exclusivité Xbox, ou d'une imprévoyance, mais il est cher payé. Car, chez Disney, on est sans doute moins moqueur mais mieux organisé : les films et les jeux qui en sont adaptés sortent presque toujours simultanément. Le résultat n'est pas toujours excellent mais il fait généralement preuve d'une qualité minimale et, commercialement, la stratégie se défend puisqu'elle incite le public enfa