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Libération

Gays, soyons gays

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publié le 26 avril 2002 à 23h10

Un jour d'interview, Zazie sort un livre de son sac, l'Art de se taire, écrit par un certain abbé Dinouart, en 1771, et en lit un extrait (1) : «On ne doit cesser de se taire que lorsqu'on a quelque chose à dire qui soit mieux que le silence.» Même si, appliqué à la lettre, ce genre d'aphorisme finit toujours par créer des portées de névropathes aphasiques, une urgence sanitaire commande de le hurler au moins une fois à la face d'Adam et Yves, son dernier single, en l'adaptant bien sûr à l'objet : «on ne doit cesser de chanter dans sa tête que lorsqu'on a quelque chose à dire qui soit mieux que le silence.» Or, non contente de déverser à la télé des potages entiers de bonne conscience bobo-cool intégralement assurée à la Maif, authentique purée politique concassée aux alentours de 1985 dans les meilleurs pots de la gauche caviar d'aubergines, Zazie fait aussi des disques militants. Et celui-là, je t'assure, «tu oua», il devrait changer la perception du grand public par rapport à l'homosexualité, un peu une ode à la tolérance dans le respect de nos différences, mais quand même plus incisif qu'Ensemble de Goldman, plus queer que Mylène Farmer et plus house que Temperamental d'Everything but the Girl, pour la niche marketing, «tu oua» ce que je veux dire ? Ecrit en deux minutes trente avec le même logiciel que les sommaires de Ça se discute, Adam et Yves raconte l'histoire d'un «péché original», celui commis par ceux de «l'autre rive», ceux «qui n'ont pas choisi leur différenc