«Ça fait même pas peur, l'orage», déclare fièrement Maud, 5 ans. Sur la scène, dans la pénombre, une comédienne manipule objets et sentiments. Une petite chambre au plancher en bois est le théâtre intime d'une histoire mystérieuse entre une mère et son enfant. Sur la toile de fond, en ombres chinoises, des bateaux de papier croisent sur une mer qui peut s'agiter. La nouvelle création de Vincent Vergone, la Jeune Lune, propose un «théâtre d'objets, ombre et lanterne magique», et met en scène les écrits du poète bengali Tagore. Elle s'adresse à de très, très jeunes spectateurs. A partir de un an. La Jeune Lune, de la compagnie Espiègle, est programmée dans le cadre de la quatrième édition du Printemps des tout-petits. Ainsi que quatre autres spectacles, proposés par les compagnies Ça ne s'attrape pas avec du papier tue-mouches, Caméléon, A Tulle Tête et Vire Volte. En 1999, cette dernière s'installait au théâtre de la Noue. Une petite scène d'une cinquantaine de places, située au rez-de-chaussée d'un immeuble d'une cité qui compte près de 7 000 habitants.
Sous contrat avec la ville de Montreuil, la compagnie a une triple mission : création, sensibilisation et programmation. Pour Hélène Hoffmann, la directrice artistique du théâtre et du festival, le constat est simple : il faut aller au-devant des gens et s'adresser aux enfants. «A travers l'école et les structures d'accueil, nous touchons des familles pour qui la démarche d'aller au théâtre n'est pas forcément évidente.» L'idé