Il y a certes eu récemment une importante actualité autour de Georg Baselitz, mais elle concernait ses estampes : d'abord ses propres gravures montrées de mi-mars à mi-mai à la galerie Laage-Salomon ; puis, quasiment aux mêmes dates, une sélection de sa collection d'estampes maniéristes, exposée pour la première fois en France, sous le titre «La Bella Maniera», à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts.
Mais il y a bien dix ans que l'artiste allemand n'avait pas exposé de peintures à Paris. C'est chose faite avec cette série d'oeuvres récentes (des toiles et des papiers) pour lesquelles l'artiste, histoire d'enfoncer le clou et de les mettre en valeur, est allé jusqu'à peindre un grand bandeau gris sur les murs de la galerie. Intitulée «Meine Neue Mütze» «mon nouveau chapeau» (comme l'une des toiles figurant l'un de ses rares autoportraits, en plus là en militaire) , la série perpétue le geste de Baselitz (devenu son image de marque) qui peint depuis 1969 ses figures à l'envers, la tête en bas, afin d'éviter tout aspect anecdotique et de ne mettre en avant que le vocabulaire pictural (trait, touche, tache, couleur, mouvement, matière...).
Pour cette série, il s'est, comme souvent, repenché sur son passé, et plus précisément sur son enfance en Allemagne de l'Est (il y est né en 1938). D'où ces figures qui se réfèrent à des fragments des grandes peintures de propagande russe et que Baselitz inscrit ici dans des «tondi», des tableaux ronds, dont l'absence d'angles modifie