Loft Story 2, c'est beaucoup mieux que Loft Story 1. Et d'abord parce que, si beaucoup le regardent encore, comme pourrait dire Thierry Ardisson : personne n'en parle. Le spectateur est rendu à sa curieuse solitude, à ses branlettes sous vide et sur canapé. Il peut mirer en paix ces néoadolescents, sans intimidations psychosociologiques ni articles de compagnie. Les penseurs organiques du Loft, ces vieux affamés qui en expliquaient les vertus sociales et juvéniles et que l'écrivain Renaud Camus appelle justement, dans Du sens (POL), «les amis du désastre», se sont enfin tus. La presse télé populacière elle-même a expulsé les lofteurs de ses devantures. Mais, pour qui aime les produits commerciaux de masse, les suites valent souvent mieux que les originaux : sans surprises, plus vulgaires, bon marché, racolant dans les marécages d'une mythologie créée par le premier opus, elles sont plus réelles. Elles révèlent davantage la nature de notre civilisation. Elles enchantent et épuisent notre consommation quotidienne. Elles alimentent la nostalgie du premier instant. Elles engendrent la facilité, la régression, la frustration, la déception, l'oubli, puis reviennent et reviennent, comme des mouches, et on est tout miel. Rambo est d'autant plus appréciable qu'il existe Rambo II et III, puis Portés disparus I et II. Le film fondateur vit et dégénère, comme nous tous, à travers ses suites. Il vieillit ; il faiblit ; se caricature ; se reprend parfois. Il est humain. Quand les suites s
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