En plus d'être craintif, l'empereur Claude, qui régnait sur Rome il y a deux millénaires, était sujet à des absences. Des plaignants attendaient sa sentence, le voyant perdu dans une rêverie profonde. «Ah, mes amis, s'exclama-t-il, l'excellente chose que les pâtés !» Evidemment, tous approuvèrent. Un autre jour, il se précipita au Sénat pour demander si la vie valait la peine d'être vécue sans petit salé. Les sénateurs délibérèrent longuement, avant de juger que, non, en effet, on ne pouvait s'en passer.
Croquants. Sans la terrine, la vie perdrait beaucoup de son charme. En fait, elle en a perdu, car une bonne terrine ne se trouve pas au coin de la rue. A mille lieues des sushis des restaus branchés des Champs-Elysées, on trouve cependant quelques établissements qui, bravement, maintiennent la tradition. Comme au Pied de fouet, c'est le royaume du poireau-mimosa, du céleri rave, de la pièce de boeuf et de l'amitié. Et des petits prix.
A deux pas de la place Maubert, Chez Henri a ouvert il y a sept ans. Henri Poulat a refait un décor «à l'ancienne» qui a vécu juste ce qu'il faut. Tableaux et objets d'art dénichés à Drouot complètent le cadre au style indéfinissable. Les plats sont aussi simples que l'accueil est bon enfant. A peine assis, l'assiette de saucisson sec est glissée sur la table. La salade de haricots verts ne se perd pas en complication, ils sont tout simplement croquants et savoureux. La tarte au citron est nettement plus convaincante que l'île flottante. Et la te