Au terme d'une échappée de cinq kilomètres, déclenchée en pleine ascension du Tourmalet, il franchit la ligne d'arrivée avec trente secondes d'avance sur le peloton. Foule en délire, bouquet remis par Miss Basses-Pyrénées, rasade de Perrier au goulot et enfilage de maillot jaune... Le Tour de France vient de faire irruption dans le cercle des simulations sportives sur console. Il était temps, le cyclisme était le dernier grand sport populaire à ne pas avoir son adaptation en jeu vidéo. Quelques esprits chagrins trouveront sans doute une flopée d'approximations, de la qualité parfois incertaine de l'image au mauvais rendu du public. Ce ne sont là que broutilles car, sans atteindre d'emblée la perfection, Tour de France fait mouche. Pour tout fan de vélo, il n'est pas difficile de se prendre soudain pour Federico Bahamontes dans une étape de montagne ou pour Eddie Merckx en plein contre-la-montre.
Piment. La réussite du titre tient surtout dans le subtil mélange de gestion et d'arcade. L'essentiel repose ainsi sur l'aptitude du joueur à surveiller étroitement, selon la nature de l'étape, les réserves d'énergie de son coureur : s'alimenter lorsque c'est nécessaire, rester dans la roue de ses adversaires pour s'économiser, savoir placer ses attaques au bon moment, etc. Pour pimenter l'affaire, la vue du coureur (et du joueur) se brouille quand il accuse trop de fatigue, de même que son souffle devient bruyant et saccadé. Le réalisme ayant toutefois ses limites, il n'est pas permi