C'est au designer français Philippe Starck que le groupe Eurostar a confié la rénovation artistique du train qui file sous la Manche depuis 1994. Première étape d'un programme nommé «Bienvenue à bord du nouvel Eurostar», l'ouverture à Londres et à Paris d'un «Lounge» dans ces deux terminaux. Gare du Nord, depuis hier, les heureux «Eurostarteurs» (classes First Premium, affaires et voyages fréquents seulement) profitent de ce salon très privé qui communique déjà l'identité du chantier qui durera trois ans (1).
En quinze ou vingt minutes, plus si le train est en retard, 154 usagers ont accès à un salon tout en longueur, sur deux étages, avec vue sur la gare ou la rue. «Ce n'est pas «fou-fou», prévient Starck. Du cosy lumineux et coloré, fonctionnel et fluide, où s'alignent un portant à vêtements, des rangées de fauteuils oeufs (Cassina), une grande table en marbre entourée de chaises hautes, «scène à petit déj ou à apéro», des prises pour ordinateurs, des écrans plasmas, un présentoir à journaux, un bar... Une digestion de différentes icônes, de la coque des sièges aux lampe, qui rend ce lieu d'emblée contemporain mais aussi hors mode, sans l'emphase starckienne. Juste le galbe de «sa» patte pour l'instant, relayée par son discours de bateleur facétieux. Et Starck d'évoquer le «glamour et le luxe de l'Orient Express» pour passer «à ce dernier joyau mythique et technologique qu'est l'Eurostar, un projet basé sur l'humain, le respect, l'amour et l'humour». De l'humour, les graphi